Le club des voleurs et des menteurs

C’est sans précédent. On n’avait encore jamais vu de voleurs, de vrais voleurs convaincus de vol organisé, appeler à une manifestation de protestation contre le jugement qui les a condamnés. On voit des malfrats parader après leur sortie de prison. On en voit aussi fêter l’échec de la Justice à prouver leur culpabilité mais ce meeting dominical du Rassemblement national, non, c’était une vraie première.

Ce parti a fait payer les salaires de ses collaborateurs par le Parlement européen en les faisant passer pour assistants de ses eurodéputés. Plus de quatre millions d’euros ont bel et bien été volés aux contribuables de toute l’Union, français compris, puisque ce sont leurs impôts qui financent le Parlement européen comme ils financent les Parlements nationaux. Il y a eu détournement de fonds publics au profit d’une formation politique mais plutôt que de faire amende honorable et de rembourser l’argent détourné, le RN et sa direction tiennent meeting et dénoncent la Justice.

On ne peut pas différencier le travail des assistants de l’aide politique apportée aux députés qui les embauchent, disent-ils véhémentement en feignant d’ignorer que la préparation et la négociation de textes législatifs, le travail parlementaire pour lequel sont payés les assistants, se fait au Parlement et non pas à Paris, douze heures par jour qui plus est.

Les voleurs mentent. Ils mentent effrontément et s’étonnent après cela que la Justice ait pu rendre immédiatement exécutoire, sans attendre le jugement d’appel, la peine d’inéligibilité prononcée contre Marine Le Pen. Voilà bien la preuve, protestent-ils, que tout cela n’est que complot visant à empêcher notre candidate de se représenter à la présidentielle.

Les voleurs se disent volés d’une élection.

On n’entend plus que leur lamento, leurs pleurs et leur fureur mais que cette peine soit ou non discutable et que l’appel la maintienne, la réduise ou l’infirme, est-il imaginable qu’un parti présente à la plus haute des fonctions une personne sous l’autorité de laquelle s’est organisé un détournement de fonds publics ?

La réponse est dans la question, dans la seule question qui vaille, car si Mme Le Pen avait une once de respect pour la France, elle renoncerait à briguer la présidence dont elle n’est plus digne après le vol de ces quatre millions.

Par la seule organisation de ce meeting, elle s’est moralement disqualifiée mais faut-il s’en étonner ? Qu’y aurait-il d’inattendu à ce que cette coupable se fasse victime alors que ses amis politiques, ses défenseurs de Washington, Moscou, Budapest et Rio, s’appellent Trump, Poutine, Orban, Musk et Bolsonaro ?

Le club des menteurs et des voleurs est à ses côtés parce qu’elle est des leurs.

(Photo: Claude Truong-Ngoc, Wikimedia Commons)

Print Friendly, PDF & Email

English Magyar Română Русский

Le club des voleurs et des menteurs

C’est sans précédent. On n’avait encore jamais vu de voleurs, de vrais voleurs convaincus de vol organisé, appeler à une manifestation de protestation contre le jugement qui les a condamnés. On voit des malfrats parader après leur sortie de prison. On en voit aussi fêter l’échec de la Justice à prouver leur culpabilité mais ce meeting dominical du Rassemblement national, non, c’était une vraie première.

Ce parti a fait payer les salaires de ses collaborateurs par le Parlement européen en les faisant passer pour assistants de ses eurodéputés. Plus de quatre millions d’euros ont bel et bien été volés aux contribuables de toute l’Union, français compris, puisque ce sont leurs impôts qui financent le Parlement européen comme ils financent les Parlements nationaux. Il y a eu détournement de fonds publics au profit d’une formation politique mais plutôt que de faire amende honorable et de rembourser l’argent détourné, le RN et sa direction tiennent meeting et dénoncent la Justice.

On ne peut pas différencier le travail des assistants de l’aide politique apportée aux députés qui les embauchent, disent-ils véhémentement en feignant d’ignorer que la préparation et la négociation de textes législatifs, le travail parlementaire pour lequel sont payés les assistants, se fait au Parlement et non pas à Paris, douze heures par jour qui plus est.

Les voleurs mentent. Ils mentent effrontément et s’étonnent après cela que la Justice ait pu rendre immédiatement exécutoire, sans attendre le jugement d’appel, la peine d’inéligibilité prononcée contre Marine Le Pen. Voilà bien la preuve, protestent-ils, que tout cela n’est que complot visant à empêcher notre candidate de se représenter à la présidentielle.

Les voleurs se disent volés d’une élection.

On n’entend plus que leur lamento, leurs pleurs et leur fureur mais que cette peine soit ou non discutable et que l’appel la maintienne, la réduise ou l’infirme, est-il imaginable qu’un parti présente à la plus haute des fonctions une personne sous l’autorité de laquelle s’est organisé un détournement de fonds publics ?

La réponse est dans la question, dans la seule question qui vaille, car si Mme Le Pen avait une once de respect pour la France, elle renoncerait à briguer la présidence dont elle n’est plus digne après le vol de ces quatre millions.

Par la seule organisation de ce meeting, elle s’est moralement disqualifiée mais faut-il s’en étonner ? Qu’y aurait-il d’inattendu à ce que cette coupable se fasse victime alors que ses amis politiques, ses défenseurs de Washington, Moscou, Budapest et Rio, s’appellent Trump, Poutine, Orban, Musk et Bolsonaro ?

Le club des menteurs et des voleurs est à ses côtés parce qu’elle est des leurs.

(Photo: Claude Truong-Ngoc, Wikimedia Commons)

Print Friendly, PDF & Email

English Magyar Română Русский

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *