Intervention dans le cadre d’un échange de vues de la commission des affaires étrangères (AFET) avec des représentants de l’opposition démocratique russe sur le soutien apporté par l’Union aux forces pro-démocratiques russes dans le nouveau contexte géopolitique (05/06/2025)
Chère Yulia, cher Vladimir, cher Ilya,
Il y a encore peu l’évocation de l’opposition russe suscitait dans l’Union européenne et jusque dans notre Parlement autant de scepticisme que de sympathie.
On ne croyait pas en vous. On pensait encore, dans un détestable cliché, que les Russes n’aimaient pas la démocratie. On oubliait tout à la fois la dissidence et le frénétique bonheur avec lequel les Russes s’étaient saisi de la soudaine liberté offerte par Mikhail Gorbachev.
Si les choses ont maintenant changé c’est que l’on voit enfin que Vladimir Poutine ne gagnera pas cette guerre, qu’il épuisera son pouvoir et la Russie, et que nous aurons un jour, peut être proche, à rebâtir notre continent commun, notre maison commune, avec une Russie démocratique.
Vous travaillez, je le sais, à de nouvelles idées sur la Russie de demain. Alors sachez que nous sommes impatients de savoir ce que seront vos propositions sur la future architecture de notre continent et d’en débatte, ici même, avec vous.
Et ce n’est maintenant plus à nos invités que je veux m’adresser, mais à vous, à nous les membres de notre commission.
Je sais- Ilya Iachine vient de nous en parler- que nos amis de l’opposition russe espèrent que la possibilité d’un échange de prisonniers politiques entre l’Ukraine et la Russie permette la libération d’autres figures de la Russie démocratique.
Ils ont en tête des hommes et des femmes qui ont protesté d’une manière ou l’autre contre la guerre d’agression lancée par Poutine. Ces hommes et ces femmes ont pris le parti de la liberté contre leur propre gouvernement exactement comme des démocrates allemands – Willy Brandt et tant d’autres – s’étaient héroïquement dressés contre le nazisme.
Je voudrais donc vous appeler, chers collègues, à ce que nous prenions l’initiative de tout faire, nous le Parlement de l’Union, pour que ces résistants bénéficient d’un échange, sortent de leurs geôles et que nous puissions bientôt les accueillir ou plutôt… les applaudir.