J’ai participé au début de l’été à une mission de la sous-commission DROI en Israël et en Palestine.
Nous étions tous effrayés de ce que nous avions vu et entendu et convaincus que la situation et la tension sur le terrain étaient intenables.
Les évènements ne nous ont malheureusement pas donné tort et nous nous sommes maintenant résolus à tenter de mobiliser le Parlement autour de la nécessité et de la possibilité d’un rôle accru de l’Union dans la recherche de l’unique paix possible : la coexistence de deux Etats.
Malgré le sang, la haine et le ressentiment cette solution fait l’unanimité des 27 Etats membres, des capitales arabes et de Washington. Quand le brouillard de la guerre sera retombé, c’est ce qui déterminera le cours des choses.
Cette solution, nous avions été, nous les Européens les premiers à la prôner. Nous devons aujourd’hui être les premiers à la relancer en disant aux deux parties que nous sommes décidés à employer tous les moyens de pression dont nous disposons pour la faire avancer.
C’est pourquoi nous, participants à la mission de la sous-commission, avons rédigé ce court manifeste que nous avons présenté lors d’une conférence de presse à Strasbourg le 7 février et qui marque la constitution d’un groupe transpartisan qui travaillera à l’aboutissement d’une solution à deux Etats.
Manifeste : Initiative multipartite des eurodéputés pour la paix au Moyen-Orient
Des parlementaires européens appellent les institutions et les États de l’Union à travailler dès
maintenant à un règlement israélo-palestinien
Les mots ne suffisent plus. Il ne suffit désormais plus de marteler que ce siècle de conflit n’aura
pas d’autre solution que la création d’un État palestinien vivant en paix aux côtés d’Israël.
Maintenant que les pays arabes, l’Union européenne et les États-Unis en reviennent tous à la
solution à deux États, en conformité avec les résolutions internationales, nous devons dès
aujourd’hui travailler, nous les Européens, à une reprise des négociations et à leur succès.
Nous le devons car ces deux peuples ont déjà trop souffert de trop de batailles.
Nous le devons parce que cette guerre contrarie nos efforts de co-développement entre les
deux rives de la Méditerranée, et que l’Union a un intérêt stratégique à la stabilisation et la
paix du Proche Orient.
La paix est pour nous une nécessité.
Tout nous oblige donc à oeuvrer, sans plus attendre, à ce que l’Union européenne, la Ligue
arabe et les États-Unis appellent ensemble Israéliens et Palestiniens à reprendre le chemin de
la paix.
Tout nous oblige à dire notre volonté de contribuer, le jour venu, à la sécurité d’Israël et de la
Palestine, de développer nos relations économiques avec ces deux pays amis et de les associer
à l’action régionale de notre Union.
Tout nous oblige à rouvrir l’horizon d’un règlement juste et pérenne, à redonner une crédibilité
à la paix dans des frontières internationalement reconnues et à en faire renaître l’espoir mais
ce n’est pas tout.
Nous aurions à mettre en place des mécanismes de contrôle de nos accords avec les deux
parties et à repenser nos liens de commerce et de soutien avec Israël et la Palestine si des
négociations ne s’ouvraient pas et que l’esprit de compromis ne l’emportait pas.
Parce que nous voulons la paix, donnons-nous les moyens d’y parvenir.
Jordi Solé, Greens/EFA
Maria Arena, S&D
Bernard Guetta, Renew
Soraya Rodríguez, Renew