Mon intérêt pour son pays l’étonnait. Elle n’imaginait pas qu’un Français puisse avoir envie de savoir quoi que ce soit sur l’Autriche et, lorsque je lui ai dit que j’avais vécu à Vienne, connu Kreisky et venais d’écrire un livre où il était beaucoup question de la coalition entre la droite et l’extrême-droite du FPÖ, les yeux de Claudia Gamon se sont encore agrandis.

Je lui ai expliqué que l’extrême-droite venait de se tirer dans le pied chez elle après qu’elle l’eut fait en Italie, que Messieurs Poutine et Erdogan aient tellement reculé lors de leurs élections municipales et que les Brexiters n’en finissent plus de sombrer dans le ridicule.

L’Autriche m’intéressait car l’extrême-droite semblait y échouer après y avoir triomphé.

Elue de Neos, nouveau parti aussi libéral en économie qu’en politique, Claudia fait comme moi partie de Renew, mais je sentais bien que j’étais pour elle un objet politique aussi non identifié qu’elle l’était pour moi.

Jeune, précise, elle m’a donc répondu comme elle l’aurait fait à un journaliste. Les Verts vont monter, m’a-t-elle dit, l’extrême-droite va reculer et le Chancelier Kurz aura trois solutions : reconduire sa coalition avec le FPÖ, en reformer une avec les sociaux-démocrates, ou bien innover, inventer en s’alliant à la fois aux Verts et à Neos.

Là, j’étais surpris. Je n’avais pas envisagé cette troisième hypothèse, mais avec des Verts en progression de quelques 10 points, un FPÖ en recul d’autant et Neos s’affirmant, oui, c’était possible.

Elle l’espérait en tout cas, moi aussi, et, à voir les résultats de dimanche, les Autrichiens également. Je ne sais pas si cela durera, je ne sais pas si c’est une tendance ou une parenthèse, mais les extrême-droites ne paraissent pas savoir transformer leur popularité en durable et véritable enracinement.

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