Intervention en séance plénière dans le débat sur l’Iran
Monsieur le Président, pourquoi tant de gibets? Pourquoi l’Iran en était-il déjà à 250 pendaisons au début de l’été? Pourquoi cette théocratie militaire continue-t-elle à tuer à un tel rythme? Ce régime a peur. Il a toutes les raisons d’avoir peur, car depuis 26 ans, depuis qu’un réformateur, Mohammad Khatami, avait été élu à la présidence de la République, la contestation n’a jamais cessé dans ce pays. La répression n’a jamais empêché les Iraniens de redescendre dans la rue, inlassablement.
Mais voilà que pour la première fois, la mobilisation dure depuis plus d’un an. Des femmes continuent à sortir tête nue et en sont soutenues et applaudies. La base sociale de ce régime fond à vue d’œil. Le seul espoir de cette dictature est désormais de conclure une trêve avec les monarchies du Golfe. Elle ne prétend plus même porter une révolution dans l’islam. Elle est simplement devenue le plus vermoulu des piliers de la grande alliance conservatrice, celle qui l’unit dans le sang à Moscou et à Pékin.