Il peut mentir tant qu’il veut, pointer le doigt vers l’Ukraine et la faire accuser par ses deuxièmes couteaux, cet homme a failli. Tout occupés à envahir l’Ukraine et à emprisonner et assassiner leurs opposants, Vladimir Poutine et son régime n’ont pas été capables de voir venir la tuerie que l’Etat islamique préparait à Moscou.

Dans bien d’autres pays, dira-t-on, d’autres appareils de sécurité se sont laissé surprendre par d’autres massacres tout aussi épouvantables. Oui, c’est vrai mais il se trouve que les Etats-Unis avaient averti les autorités russes que quelque chose se tramait, que l’ambassade américaine avait mis en garde ses ressortissants contre toute participation à des événements de masse et que Vladimir Poutine n’avait su voir là qu’une « provocation » d’un pays coupable de défendre les Ukrainiens.

Cela fait déjà deux effroyables erreurs mais ce n’est pas tout car ce Président qui sait si bien se faire réélire avec 87% des voix, avait-il au moins fait augmenter la protection des spectacles, musées et transports en commun ? Avait-il veillé à ce que « provocation » américaine ou pas, des mesures de précaution soient prises ?

On connait la réponse mais les services de secours et les hôpitaux avaient-ils au moins été mis en alerte, juste au cas où ? Ce n’eut été qu’une mesure de routine, le b-a ba de la sécurité, mais les Russes et tous ceux de par le monde qui sont restés figés ce soir-là devant leurs écrans ont vu le temps mis par les pompiers, les ambulances et les forces spéciales pour arriver sur les lieux de ce drame où tant de malheureux attendaient des secours.

Dans tout pays normal, des têtes de hauts responsables et de ministres seraient déjà tombées. Le président lui-même se serait senti obligé de présenter des excuses à son peuple et de promettre les changements qui s’imposent mais non ! Pour le malheur de la Russie, son président a pour nom Vladimir Poutine et qu’a-t-il fait ?

Il a fait pleuvoir sur l’Ukraine tant de bombes que l’espace aérien de la Pologne a été violé samedi matin par des missiles russes. Aux assassinats et à la kleptocratie, ce régime vient d’ajouter l’impéritie la plus absolue mais ce n’est encore pas tout et pas même le pire car pourquoi l’Etat islamique s’en est-il pris vendredi à la Russie ?

Il y a bien sûr les contentieux liés aux guerres de Tchétchénie et à l’appui que Vladimir Poutine avait apporté, la décennie passée, à Bachar el-Assad. Il y a le passé proche mais il y a surtout le présent car, avec cette tuerie, Daesh vient de se faire le vengeur des territoires les plus pauvres de la Fédération de Russie, des républiques et régions musulmanes où le Kremlin va recruter de force ou en les achetant les soldats qu’il n’ose pas mobiliser dans la Russie elle-même.

Comme tous les Empires d’hier, la Russie de Vladimir Poutine a ses troupes coloniales mais malgré les chèques que les familles sont censées recevoir quand l’un de leurs enfants tombe en Ukraine, une colère commence à monter à la périphérie orientale de la Fédération. C’est cette colère que Daesh a voulu attiser en allant frapper la Russie en son cœur. C’est une déclaration de guerre que cette organisation vient de faire à la Russie en sachant évidemment – et on vient de le voir – que le Kremlin peut difficilement la combattre à l’Est tout en tentant, à l’Ouest, d’avaler l’Ukraine.

Ce que jouent les djihadistes, c’est l’éclatement de la Fédération de Russie dans l’espoir d’en récupérer des pans entiers et de se recréer ainsi des foyers territoriaux. Ce qui s’est lu dans le sang des victimes du Crocus City Hall, c’est que non content de dévaster l’Ukraine, Vladimir Poutine défait la Russie et pourrait bien la conduire à une interminable guerre civile aux confins de l’Europe, du Proche-Orient et de l’Asie. Cet homme est un danger absolu.

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