Intervention en Commission des Affaires Etrangères sur la Birmanie

Dans cet inadmissible coup de force des généraux birmans, il y a la noblesse des uns et, n’ayons pas peur des mots, l’infamie des autres. En défense des élections, de leur liberté, de la démocratie et de leur dignité d’hommes, les uns descendent dans la rue, armés de leur seul courage et portés par leur seule indignation.

Rien, aucun fusil, ne les arrête et, devant ces femmes et ces hommes de tout âge et de toute condition, on ne peut que s’incliner, gorge nouée par la même émotion que celle suscitée, il y a dix ans, par les manifestants des printemps arabes qui n’ont pas dit, pas du tout, leur dernier mot.

Et puis en face, au banc d’infamie, il n’y a pas que ces généraux corrompus qui défendent leurs prébendes et leur éternelle omnipotence avec le même cynisme que l’état-major égyptien ou qu’en Iran, les Gardiens de la Révolution.

Rouges de sang, du sang des Rohingyas notamment, ceux-là sont bien visibles. L’Union doit bien évidemment les sanctionner, et durement, mais que seraient-ils sans le pouvoir qui les soutient dans l’ombre, sans ces dirigeants chinois qui s’assurent le relais régional et la fidélité de la Birmanie en protégeant ces officiers qui n’ont pas d’autres galons que ceux gagnés en opprimant et martyrisant leur peuple ?

Alors nous vous le disons, M. Xi, ce que vous faites à la Birmanie, nous y penserons aussi, nous le Parlement européen, à chaque fois que nous examinerons nos relations avec votre régime si décidément sans vergogne.

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