Intervention du mardi 15 octobre lors de la réunion du groupe Renew à Francfort sur les priorités pour la mandature

Chers Amis, Chers Collègues,

Je voudrais vous dire que j’ai été surpris, positivement surpris naturellement, par la profondeur des convergences dans notre groupe. Je ne m’attendais pas à cela. Je ne m’attendais pas à cela pour deux raisons. La première c’est qu’il y a dans le groupe Renew des enfants d’Adam Smith et des enfants de Keynes. Ce n’est pas exactement la même chose. Il y a évidemment dans ce même groupe des ressortissants d’anciennes très grandes puissances qui ont gardé une nostalgie d’un rôle important sur la scène internationale et des ressortissants de pays qui, pour des raisons très diverses, aspirent plutôt à une neutralité et à une protection du grand allié d’outre-Atlantique.

On se retrouve aujourd’hui autour d’idées autrefois très conflictuelles : l’affirmation d’une défense européenne, l’affirmation de l’Union européenne comme un acteur de la scène internationale. C’est tout à fait nouveau, je veux dire, dans l’unanimité, dans une unanimité relative, mais certainement une convergence.

On se retrouve aussi et c’est encore plus surprenant, dans l’idée qu’il faille dans certains domaines des investissements communs et peut être même, c’était un gros mot, une politique industrielle. Alors pourquoi ? Pourquoi cette soudaine, ces soudaines convergences ?

Je crois que nous le savons tous. Mais il faut que cela soit dit. La première raison s’appelle M. Trump. Dès lors qu’il n’y a plus de parapluie américain ou qu’en tout cas ce parapluie est mis en doute -or il l’est, profondément mis en doute- il nous faut une défense européenne et, s’il nous faut une défense européenne, il nous faut une politique étrangère. Et si nous avons une politique étrangère, nous devenons évidemment un acteur de la scène internationale.

Et puis dès lors qu’il y un tel danger pesant sur la survie même de notre planète et donc notre espèce, il nous faut en revenir au volontarisme politique de l’action publique. Je n’ai pas dit au volontarisme politique de l’Etat, car je suis un garçon poli et je sais que Etat est un gros mot. J’ai dit de « l’action publique », or « volontarisme de l’action publique », oui je l’entends, nous l’entendons aujourd’hui comme une chose acceptée dans notre groupe, au nom de la nécessité de prendre des mesures fortes et rapides contre la dégradation de l’environnement et le changement climatique.

Alors voilà, merci M. Trump, merci le changement climatique : grâce à eux non seulement nous convergerons ce qui n’est pas tellement important, mais en revanche grâce à eux l’Union européenne s’affirme, ce qui est beaucoup plus important.

Je vous remercie.

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